Le grand débat des pêcheurs français !
Pêcher avec ou sans ardillons ? Telle est la question…

En 2023, en France, de nombreuses polémiques existent encore sur l’utilisation des hameçons : triple ou simple ? Avec ou sans ardillons ? Ces interrogations, si elles sont bien légitimes, cristallisent un certain nombre de tensions au sein de nos communautés de pêcheurs. Qu’en dit la science ? Nous avons quelques pistes…

Un débat qui n’a rien de nouveau…
Cette question des ardillons n’est pas nouvelle puisque les pêcheurs se la posent depuis près de 100 ans ! Les premières études menées par la communauté scientifique sur les conséquences de la pêche avec ou sans ardillons datent de 1930.

Que dit donc la science ?
L’ensemble des études menées au cours des 90 dernières années converge vers un consensus : la pêche avec ardillons à un impact marginal à nul pour la survie des poissons relâchés (moins d’1% de différence entre les taux de survie avec ou sans ardillons).
Parmi ces études, nous pouvons citer : Westerman (1932) ; Falk et al (1974) ; Schill et Scarpella (1997) ; DuBois et Bubielzig (2004) ; DuBois et Kuklinski (2004) ; Bartholomew et Bohnsack (2005) ; Alos et al (2008) ; Brownscombe et al (2016).
Une seule étude va à l’encontre de ce consensus : Taylor & White en 1992. Critiquée par l’ensemble de la communauté scientifique, cette étude a été corrigée dès 1997. En effet, de grosses erreurs avaient été commises au niveau méthodologique.

Notons qu'on observe le même type de résultat en comparant hameçons triples et simples : pas de différence de mortalité significative. Coté efficacité des pêcheurs les choses se compliquent : entre 5 et 50% de pertes de poisson supplémentaires lorsque nous n’utilisons pas d’ardillons et des hameçons simples.... Ces résultats étant variables en fonction de l’espèce recherché et du milieu pêché. Bref : moins il y a de branches à nos hameçons, moins il y a d'ardillons, plus le poisson s'échappe... rien de bien étonnant!

Faut-il jeter la pierre à qui n'utilise pas les mêmes hameçons que soi ?
NON ! La beauté de notre communauté vient de sa diversité : diversité de méthodes de pêche, diversité de point de vue qui permet à chacun d’y trouver sa place.
Si le choix de son type d’hameçon relève de la liberté individuelle de chaque pêcheur qui s'adapte à des situations particulières, nous ne devons pas oublier de rester soudés et solidaires. Chaque clivage qui déchire notre communauté est une porte ouverte à ceux qui souhaitent interdire purement et simplement notre loisir.