L’association antispéciste OneVoice vient de le faire savoir. Leur nouveau combat, leur nouvelle croisade idéologique à l’heure du changement climatique : faire interdire la pêche scientifique d’inventaire à l’électricité.

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Les animalistes CONTRE la protection des rivières !

Découvrez le nouveau combat de l'association One Voice !

Connaître pour protéger : oubliez tout, pauvres pêcheurs… ce principe pourtant essentiel et évident pour tous les professionnels et amateurs œuvrant en faveur de l’environnement n’est plus du goût de tout le monde. L’association antispéciste One Voice vient de le faire savoir sur notre territoire. One Voice : une dizaine de salariés, environ 1000 adhérents si l’on en croit les montants des cotisations perçues en 2021, mais…777 000 followers sur Facebook !

Leur nouveau combat, leur nouvelle croisade idéologique à l’heure du changement climatique : faire interdire la pêche scientifique d’inventaire à l’électricité. Cette technique simple, qui consiste à attirer les poissons grâce à un champ électrique pour les capturer, les dénombrer avant de les relâcher dans leur élément, est utilisée depuis des décennies pour suivre l’évolution de la qualité de nos cours d’eau. Cette méthode est en effet la seule capable de fournir les renseignements nécessaires au diagnostic de l’état de santé des peuplements de poissons de nos rivières : diversité, densités, biomasses, classes d’âge, pathologies des différentes espèces… le tout avec un impact infime sur les populations, de toutes les alternatives possibles la meilleure, et utilisée mondialement en écologie depuis plus d’un demi-siècle pour toutes ces raisons. Citons par exemple les Listes Rouges Régionales "Poissons" établies grâce aux données de pêches électriques des Fédérations de Pêche et de leurs partenaires (OFB, Universités,...) qui illustrent les apports essentiels de cette méthode d'échantillonnage.

Voir l'image en grand Liste Rouge Auvergne-Rhône-Alpes

Voir l'image en grand Pêche électrique à 1 anode

31% des poissons sont désormais classés parmi les espèces menacées en Auvergne-Rhône-Alpes

Mais alors quel est le problème nous direz-vous ?...

Et bien c’est là que le dogme idéologique entre en application : nous avons parlé d’impact infime, mais cela est déjà intolérable pour l’antispéciste convaincu. Qu’une fraction minime d’un échantillon de poissons, qui lui-même ne concerne qu’un petit bout de rivière, puisse mourir à l’issue des investigations, c’est intolérable pour les intégristes animalistes. Dans les scénarios les plus pessimistes, moins de 1% des poissons d’un milieu succombent à ces manipulations, alors que « naturellement » 50 à 95% des individus meurent en un seul été : c’est inadmissible… bienvenue au royaume antispéciste.

Fin des pêches de sauvegarde ?

Donc il nous faudrait abandonner au nom de ce dogme, par exemple, les sauvetages avant travaux de restauration de nos rivières, puisqu’ils deviendraient moralement insupportables ; nous aurions le choix entre laisser les pelleteuses écraser ou ensevelir les poissons, ou alors plus probablement ce qui serait souhaité par nos amis de One Voice, ne plus faire de travaux dans les rivières pour les restaurer, tout simplement ! Savent-ils seulement qu’il y a des conduites d’eau usée, d’eau potable, des routes et des milliers d’infrastructures qui traversent ou bordent les rivières ? qu’il faut intervenir pour les réparer parfois ? ou tout simplement pour les rendre plus franchissables par les poissons, afin qu’ils regagnent des frayères ou des refuges frais près des sources ? Et que seule la pêche électrique de sauvetage préalable permet alors d’éviter de détruire 100% des poissons ?

Fin des suivis piscicoles ?

Par ailleurs, il nous faudrait abandonner également les suivis de long terme, qui permettent de tirer la sonnette d’alarme auprès de tous les acteurs de l’Eau lorsque les polluants sont trop nombreux, lorsque les pompages sont excessifs, lorsque l’hydroélectricité laisse les poissons ou leurs œufs sur les cailloux ou sous la vase, lorsque les bassins versants souffrent d’un manque de gestion et de considération dans un contexte de réchauffement climatique aux impacts dramatiques sur les cours d’eau? ou qui permettent au contraire de montrer que les travaux de replantation de ripisylve, de suppression de barrage, de restauration des formes naturelles des rivières fonctionnent quand on s’en donne la peine ?? Car ils ne proposent aucune autre méthode de remplacement, bien entendu, et ils seraient bien en peine de le faire, ça n’existe tout simplement pas en 2023. Mais nous attendons vos suggestions, les amis…

Voir l'image en grand Suivi piscicole par pêche électrique à 2 anodes

Inculture et sensiblerie, un cocktail dangereux

Les voilà qui s’insurgent aussi du fait que les associations de pêcheurs aient le droit de pratiquer ces comptages : « Comment peut-on espérer que des associations dont l’intérêt principal est la pratique de la pêche fassent un travail d’inventaire sérieux et impartial ? » … cela en dit long sur le niveau d’inculture de One Voice ! Auraient-ils l’idée de vérifier qui sont les personnes qui travaillent pour les pêcheurs ? des centaines de techniciens, ingénieurs et docteurs en hydrobiologie, tous formés et habilités pour ces protocoles de pêche qui ont des objectifs précis, le premier étant de rendre compte de la réalité de terrain ? et ce en partenariat avec de nombreux organismes, publiques et privés, partenaires de longue date, ce qui prouve au passage la valeur du travail accompli et la confiance accordée ? Et oui, pour pêcher, il faut des poissons, et pour avoir des poissons, il faut des milieux en bonne santé, tout le monde peut comprendre cela. Il est donc impératif de diagnostiquer le plus objectivement et rigoureusement possible cet état de santé pour être en capacité de détecter des anomalies et proposer les bons remèdes si besoin.

Mais non, One Voice fourre tout le monde dans le même sac, des pêcheurs aux « cabinets indépendants » qui de toutes façons « vont faire souffrir des poissons pour obtenir des données sur leurs populations » : « intolérable » ! « One Voice demande aux préfectures de renoncer à l’adoption de ces arrêtés nocifs pour les poissons ». La bêtise pure à l’état brut.

La sensibilité acquise par nos professionnels spécialisés sur la faune piscicole est souvent le fruit d’un mélange de passions personnelles et de convictions environnementales, forgée par des milliers d’heures de terrain passées au bord et au chevet des milieux aquatiques, par des milliers d’heures de lecture à éplucher de la bibliographie sur les poissons, des dossiers de projets de restauration ou de dégradation des milieux, affinée par les échanges de points de vue avec les centaines d’acteurs de l’eau. Mais aujourd’hui, nous en sommes là : cette sensibilité essentielle à l’exercice de nos missions de protection des milieux est foulée aux pieds par la sensiblerie la plus niaise, la plus absurde et la plus dangereuse qui soit, nourrie goulument par le torrent d’âneries prêchées par les antispécistes sur les réseaux sociaux.

Conclusion

Ce qui nous mène à la conclusion suivante, la plus limpide qui soit après cet exemple édifiant autour de la pêche scientifique : l’idéologie antispéciste est définitivement le cancer qui ronge la véritable écologie. A bon entendeur.

A tous nos collègues et citoyens qui partagent ce sentiment-là : partagez aussi sur vos réseaux svp, ce n’est probablement que par une prise de conscience collective que nous pourrons lutter efficacement contre ces fossoyeurs de science.

Enfin, et peut-être surtout, n’oublions pas que la mouvance animaliste porte, et est portée par, les intérêts économiques de la Food Tech. Développée par les richissimes investisseurs de la planète, ce nouveau secteur de l’alimentaire s’appuie sur une stratégie très simple, qui consiste à subventionner les associations animalistes européenne pour promouvoir le véganisme et le végétalisme, de manière à mieux vendre à terme les produits de leur industrie : viande et poisson in vitro et substituts végétaux. Ainsi, les associations qui s’en prennent à la pêche de loisir au sein de notre département aujourd’hui : L214, Paris Animaux Zoopolis, One Voice bénéficient effectivement de subventions issues de ces « généreux » donateurs fortement intéressés par les retours sur investissement. Ces nouveaux moyens expliquent que quelques dizaines de milliers d’adeptes de l’antispécisme au niveau national parviennent à menacer sérieusement la passion de plus de 3 millions de pêcheurs réguliers.